Dans le cadre du projet ANR LOCI, résurgences collabore notamment avec le Laboratoire d’Informatique de Paris-Nord et l’Université de Roma Tre sur les questions d’ontologie et de sémantique du web (sous-projet dirigé par Christophe Fouqueré).
La structure des données sur le web, hypertextuelle, de réseau d’informations, possède de nombreux liens avec les concepts de la logique linéaire et en particulier de la ludique.
Les évolutions actuelles de l’internet, notamment sur la question du Web 2.0 et de la communication client-serveur, font de la ludique un paradigme prometteur de modélisation et d’étude (description des types des sites et services web, ontologies et folksonomies sur le web...)
L’internet est confronté à de nombreux enjeux de typage des processus, notamment pour les applications web, et le contrôle de la cohérence des informations diffusées sous forme de flux.
Les requêtes de services web peuvent aisément être analysées en termes d’interaction. On propose alors une interprétation abstraite d’un service web par arbres d’actions/réactions. De cette manière, les types sont caractérisés par les comportements en ludique.
A travers l’évolution du web 2.0, les ontologies du web ne se construisent plus sur un format descendant, mais de manière ascendante (web social).
Dans ce contexte, les espaces cohérents ont un rôle à jouer. On peut définir les espaces ontologiques comme espaces cohérents dans lesquels les relations de cohérence sont définies par référence à celles données par les utilisateurs. On extrait alors les ontologies comme des cliques.
Le passage des espaces cohérents à la ludique (par le déploiement des structures) devrait permettre une meilleure intégration des phénomènes interactifs.
Un deuxième partie de nos travaux est orientée sur la question des ancrages cognitifs, psychologiques et sociaux de la signification. Les travaux de Bernard Teissier, sur la signification des concepts géométriques, et ceux de Pierre Livet sur la signification topologique des opérateurs logiques, et plus généralement, ceux du groupe LIGC attestent du renouveau de cette réflexion dans un champ qui va des mathématiques à l’ontologie. Nous nous intéressons plus particulièrement à la signification des langues naturelles et à la théorie de la communication. Il s’agit notamment d’élaborer un cadre conceptuel tenant compte de l’interactivité des agents, pour rendre compte de la signification des actes linguistiques.
La représentation s’organise autour de systèmes de symboles matériels, l’être humain ayant une tendance inconsciente à l’interprétation au moyen de symboles. Dans l’analyse des systèmes symboliques nous portons plus particulièrement notre attention sur le processus qui donne lieu à l’occurrence d’un symbole plutôt qu’au supposé contenu psychique ou à une prétendue référence externe censée lui donner son sens. Enfin, nous supposons que l’usage des systèmes symboliques structure l’esprit et que nous pouvons donc développer par ce moyen une étude dynamique et plastique de la construction de sens et de connaissance.
Du point de vue théorique, nous utilisons notamment des correspondances entre grilles conceptuelles en théorie de la démonstration, théorie de la signification, théorie de la connaissance et théorie des types. Ces grilles, qui sont en perpétuelle amélioration, ont pour objectif de permettre une compréhension et une mise en relation plus aisée des différents concepts. Nous prenons comme point de départ l’isomorphisme de Curry-Howard, qui définit la correspondance entre preuves et programmes. Cet isomorphisme a permis un enrichissement mutuel des disciplines concernées (logique, mathématiques, informatique), et le développement de nouveaux champs de recherche à partir des années 1960. La base du tableau est constituée à ce jour par l’équivalence suivante :
statique | preuves | programmes | actions cognitives | signes |
---|---|---|---|---|
dynamique | interactions entre preuves | communication entre programmes | constitution du sujet dynamique | sémiose fonctionnelle |
Nous avons là un espace opératoire, fondé autour de la notion d’interaction entre processus, dont il s’agit ensuite de tirer un maximum d’interprétations et de liaisons conceptuelles.
Résurgences participe depuis 2007 à un programme de recherche en pragmatique théorique dirigé par Alain Lecomte (PRELUDE autour de la formalisation en ludique de situations dialogiques.
Par ce moyen il s’agit notamment de montrer que la ludique est un cadre pertinent pour l’analyse et la formalisation des dialogues, et de développer des méthodes permettant d’enrichir le modèle, qui reste pour l’instant très formel.
Nous avons choisi de nous focaliser sur le dialogue du fait de sa ressemblance structurelle et conceptuelle avec les interactions ludiques, mais aussi, dans l’idée d’une théorie pragmatique plus étendue que la simple formalisation des dialogues, du fait de la centralité du phénomène dialogique dans la constitution de l’intersubjectivité et de son rôle dans la théorie de la connaissance
La question logique de savoir comment s’établissent les connaissances est remplacée en ludique par celle de savoir comment l’exploration mutuelle des structures de justification permet d’établir des connaissances (vues comme des noyaux stables d’interaction).
L’essentiel de notre analyse porte sur la manière dont se réalisent les rencontres, et donc sur la forme que peut prendre chaque micro-interaction :
Dans cette optique, nous travaillons notamment sur la formalisation des actes de langage.
Nous définissons des actes de langage ludiques (ALL) comme une structure apte à remplir certains tests, et dont l’interaction produit une modification du contexte.
Ainsi, chaque type d’ALL correspond à une catégorie dans la couche abstraite, et chaque ALL d’un certain type est une structure appartenant à cette catégorie. Les ALL sont polymorphes. Ils sont insaturés en tant qu’unité dans la mesure où une structure d’ALL est en attente d’interaction : elle ne se définit qu’une fois insérée dans un contexte. Mais elle est saturée en tant que composition, au sens où elle est déterminée par sa structure, et notamment par les sous-structures qui la composent et qui peuvent appartenir à une catégorie particulière dans la couche abstraite.
De fait, le modèle permet donc de rendre compte des différentes réalisations possibles d’une même structure, et donc de sa catégorisation, en fonction de l’épreuve qu’elle subit dans le contexte.
D’après plusieurs études, la mise-en-oeuvre des politiques d’insertion parait inefficace, ou peu efficace au regard de l’objectif qu’elle souhaite atteindre (Castra 2001 ; 2003). On remarque aussi, tant au niveau national que régional, que nombre d’organismes ont des difficultés à conceptualiser leur action, malgré une professionnalisation croissante des agents de l’insertion sociale. Le secteur de l’insertion souffre notamment d’une réévaluation perpétuelle de ses méthodes et de ses moyens, qui ne lui permet pas toujours de se positionner sur le long terme. Il s’agit alors de mieux cerner les enjeux, méthodes et pratiques de l’insertion. Il faut notamment développer une connaissance plus fine des bénéficiaires des mesures de lutte contre l’exclusion, et élaborer des méthodes transférables pour le travail social et l’insertion.